Dans les méandres de ses pensées [RÉSERVÉ !]

Orpheus était arrivé à peine quelques jours plus tôt à l’Internat Safety. Cet endroit qui représentait son unique chance de survie… Comment expliquer ce qu’il ressentait envers cet établissement ? Une grande reconnaissance, peut-être. Pour s’être trouvé sur son chemin lors de sa fuite. Y repenser lui faisait un mal presque insoutenable. Il ne pouvait qu’imaginer ce qu’il aurait pu subir s’il était resté chez lui… Des coups, des cris, il se serait fait battre encore et encore, et qui sait, violé encore une fois, probablement… Pourtant, tout ceci était terminé maintenant. Il se savait en sécurité ici, jamais ses parents ne s’abaisseraient à visiter un tel endroit, ils étaient bien trop attachés à leur apparence et à leur prestige. Alors pourquoi ne cessait-il pas de se remémorer les traitements infligés par sa famille ? Lui-même ne pouvait répondre à une telle question…

C’était pour se changer les idées qu’il était sortit de l’Internat. Peut-être l’air frais lui ferait-il du bien… Il avait tenté sa chance. Il avait marché, laissant son instinct le guider, son esprit était bien trop embrumé par ses sombres souvenirs. Il avait laissé la notion du temps lui échapper, et avait marché, avancé, encore et encore, pour se retrouver dans ce qui lui semblait être un parc. L’endroit était bien entretenu, resplendissant de simplicité. Un fils de comte n’est pas vraiment habitué à ce genre de visions. Étourdit par un décor semblable, il fut forcé de s’asseoir sur le banc le plus proche. Un soupire. Puis il prit sa tête entre ses mains. Il respirait à grand coup, tentant de libérer son esprit des images qu’il observait malgré lui.

Était-il seul dans ce parc ? Il s’en fichait, on pouvait bien le voir. Personne ne pourrait se douter du drame intérieur qui le rongeait. Quelqu’un viendrait-il le rejoindre ? Peu importait. Ce n’était pas comme s’il avait envie d’être seul. De la compagnie ne pourrait pas lui faire du mal. Enfin, il l’espérait…

Admin Nombre de messages : 122 Date d'inscription : 14/04/2006

La directrice avait laisser son institut derrière elle pour quelques heures. Elle avait eu besoins d'un peu d'air et s'en allait a son petit coin de paradis. Le parc juste derrière l'Internat lui procurait un sentiment de paix et de bien être qu'elle aimait beaucoup ressentir. Arrivé au parc, elle vit quelqu'un assis au banc qu'ele avait l'habitude de prendre. Elle s'approcha doucement, et reconnu Orpheus, le jeune homme de 17 ans qui venait tout juste de rentrer a l'Internat. Mlle Saxton, car c'était le nom de la Directrice, ne savait que très rarement le passé et la raison de la venue des jeunes dans son école. Mais elle savait pertinamment que chacun d'entre eux avait beaucoup souffert. Et elle était immensément heureuse de les voir si libre, si heureux d'être loin de la source de leurs problèmes. Comme elle auparavent. Elle vint s'asseoir aux coté d'orpheus et le salua de sa voix douce, rassurante et quelque peu aigue:

- Bonsoir Orpheus. Je te dérange ?

Perdu. Voilà ce qu’il était. Perdu au plus profond de ses pensées, même s’il n’avait pas souhaité se rendre jusque là. Cela s’était produit souvent depuis qu’il était entré à Safety. Il avait beau s’être échappé du manoir qui le retenait autrefois prisonnier, ses souvenirs, eux, étaient solidement encrés en lui et il savait pertinemment qu’il ne pourrait les repousser totalement. Il fallait y mettre du sien, des efforts, et un jour, peut-être arriverait-il à passer une journée sans se remémorer le visage de son père, le rictus cruel de sa mère.

Mais pour l’instant, c’était peine perdue. Il était là, assit sur un banc au beau milieu d’un parc désert, la tête entre les mains, les doigts serrant fermement ses cheveux, se balançant doucement d’avant en arrière. Il ne pleurait pas, il ne pouvait le faire. Il avait épuisé ses larmes il y a bien longtemps.

Il entendit du bruit derrière lui. Son corps tout entier se raidit, se tendit au plus haut point, mais il ne bougea pas. Il ne réagirait que si cela devenait nécessaire. Et pour une fois, il ne se laisserait pas faire. S’il subissait une attaque, alors il se défendrait, comme il avait défendu sa vie lors de sa fuite.

Les yeux clos, il écoutait attentivement ce qui se déroulait autour de lui. Quelqu’un venait vers lui. Ce quelqu’un vint s’asseoir près de lui. Il le savait pertinemment. Mais il était loin de s’attendre à ce qui suivit. « Bonsoir Orpheus. Je te dérange ? ». Cette phrase… Non ! Non, pas encore ! Il se retourna vivement, faisant voleter ses cheveux argentés, roulant des yeux paniqués, sans comprendre ce qui lui arrivait, sans reconnaître celle qui se tenait à ses cotés. Cette phrase… Son père la répétait tout le temps, à chaque fois qu’il venait le retrouver pendant la nuit. Cette phrase le hantait. Elle éveillait une terreur folle en lui. L’entende ici ne faisait qu’aggraver son cas.

Sa respiration était haletante, ses muscles crispés. Mais il tentait de se calmer, pour retrouver un semblant de jugement. Il n’avait pas encore reçu de coup. Ce n’était donc pas son père qui était venu se placer près de lui. Il n’avait pas reconnu cette voix… Il avait peur. Pourquoi ? Pourquoi… Il ne pouvait rien dire. Sa voix restait figée, ses lèvres étaient pâteuses. Pourquoi…

Admin Nombre de messages : 122 Date d'inscription : 14/04/2006

N'entendant pas de réponse, Mlle Saxton se retourne vers le jeune homme et le voit la tête entre les mains, dans un état de panique avancée. Ce n'était pas la première fois qu'elle était témointe de ce genre de chose. Mais a chaque fois, elle en avait le coeur serrer et les mains moites. Elle prit une vois ferme, mais douce et dit a Orpheus, tantant de le calmer.

- Orpheus, calme -toi ... c'est moi, la Directrice ... je ne te veux aucun mal ...

La directrice voyait bien dans les yeux du jeune homme qu'il ne comprenait pas trop ce qui se passait et qu'il était perdu entre ses douloureux souvenirs et le présent. Cela arrivait très fréquamment a Safety. Elle fit bien attention a ne pas toucher l'adolescent pour ne pas l'énerver encore plus.

Son père ne l’avait pas suivit jusqu’ici… Il ne pouvait pas l’avoir suivit, non ? Il ne pouvait pas le rattraper, pour lui faire à nouveau du mal… Il ne cessait de se le répéter. Il avait ramené ses genoux vers son torse, les avaient entourés de ses bras, avait recommencé son incessant balancement. Il avait fermé les yeux à nouveau et tentait se contenir son esprit qui divaguait entre réalité et songe. Son père n’avait pas pu l’avoir suivit jusqu’à l’internat. C’était impossible. N’est ce pas ? « Bonsoir Orpheus. Je te dérange ? », cette phrase n’avait plus le rôle qu’elle avait auparavant. Elle n’annonçait plus une nuit de torture entre les bras de son père. Elle ne représentait qu’une salutation. Il ne devait plus être terrorisé par ces quelques mots.

Il entendit de nouvelles paroles prononcées à son intention. Se calmer ? Il voulait bien. C’était ce qu’il souhaitait faire. Allait-il jamais y arriver ? Un jour, un jour viendrait où il n’aurait plus à penser à ses parents. Un jour, lointain. Qui n’était certainement pas ce jour.

La directrice ? Les tentions de son corps se relâchèrent peu à peu, une à une. Un ange passa. Il put enfin retrouver un souffle qui lui convenait, un souffle qu’il pouvait supporter. Il attendit un moment pourtant, chassant les dernières chimères oppressant son âme, avant de relever la tête. Ses yeux sans éclat se posèrent sur la silhouette de la directrice. C’était bien elle. Ce n’était vraiment pas son père alors ! S’il avait put, il aurait accompagné ce moment d’un sourire. Mais il y avait si longtemps qu’il n’avait pas sourit… Il se souvenait à peine comment faire.

- Mlle Saxton… murmura-t-il faiblement, sans pouvoir utiliser un ton plus puissant. Aussi faible était-elle, sa voix était toujours aussi douce et cristalline.

Voilà, enfin. Il la reconnaissait. S’il était revenu dans le présent, c’était qu’il serait forcé à replonger dans les ténèbres de ses songes, éventuellement. Plus tard. Il priait en silence pour trouver la force d’échapper à ses souvenirs encore quelques temps. Juste un moment, où il pourrait vivre à sa guise...

Admin Nombre de messages : 122 Date d'inscription : 14/04/2006

Sévérine regarde attentivement Orpheus et remarque qu'il la enfin reconnu. Elle sourit, rassurante et en même temps, rassurée.

* Pauvre Oprheus ... il est totalement entrain de retombé dans ses sombres souvenirs ... comme tous ceux ici ... *

Sévérine essaye de le calmer encore plus en commençant une discution.

- Humm ... alors, Orpheus ... tu est bien a l'Internat ?

Mlle Saxton se mord la lèvre, honteuse. Malgré son jeune âge, elle ne savait toujours pas comment s'y prendre pour parler avec ses pensionnaires. Elle avait toujours peur de les voir replongé dans leurs souffrance ou d'y retourné elle-même. Elle avait horriblement peur, comme plusieurs autres, de se faire rattrapé par ses parents, de retourné dans ses malheurs, de ne pas pouvoir être maitre de sa vie.

Était-il dans un rêve ? Tout ceci avait-il été une invention de son imagination ? Sa fuite, l’Internat, l’obtention d’une vie dont il était le seul maître… Il lui arrivait si souvent de penser que rien ne s’était réellement produit, qu’il se réveillerait un jour pour retrouver les murs infranchissables du manoir, le contact électrisant du métal contre sa peau, métal des chaînes qui le retenait prisonnier. Si ce qu’il voyait aujourd’hui était un rêve, alors il s’y plaisait grandement.

La directrice parla à nouveau. Que tentait-elle de faire ? Engager une conversation, peut-être ? C’était probable… Mais le projet n’aboutirait sûrement pas. Orpheus n’était pas l’homme le plus bavard de ce monde. Mais il essaierait. Il essayait déjà de délier cette langue qui avait si souvent servi à autre chose qu’a parler.

- Oui… Je… J’aime bien cet endroit… avança-t-il après avoir réussit à hausser d’un cran le ton de sa voix. Je suis…tellement chanceux d’être ici, n’est ce pas ? demanda-t-il, sans pour autant attendre de réponse.

Oui, il adorait cet endroit. Rien ici ne lui rappelait le lieu de sa naissance, jour qu’il avait toujours maudit. Tout était si simple ici ! Pas d’immenses salles à dîner, pas de tableaux sur chaque murs, pas de robes et de complets mondains, pas de salle aux murs entièrement blancs… Tout ce dont il avait rêvé. Tout ce qu’il avait voulu éviter.

On dit que les enfants pauvres rêvent de richesses. Saviez-vous que les enfants riches rêvent de simplicité ?

Admin Nombre de messages : 122 Date d'inscription : 14/04/2006

Contente de voir que le jeune homme essaye de son mieux a parler, Sévérine sourit et l'encourage en continuant.

- Si tu te trouve chanceux d'être ici, j'en suis flattée, Orpheus.

Sévérine se sentit soudain trop adulte. Elle n'avait que 20 ans. Elle n'avait gouté a sa liberté que durant quelque mois. Elle n'avait pas pu, comme elle le souhaitait réellement, revivire son adolescence, arrachée a elle. Oui, bien sur, construire cet Internat avait été bienfaiteur pour elle et cela l'emplissait de joie de savoir que d'autre auront la chance de vivre pleinement leur vie, de remonter la pente. Mais elle ? Mlle Saxton se sentit soudain très laide dans son unifrme de Directrice. Elle aurait voulu, elle aussi, entrer dans l'Internat, mais sous forme d'élève. Une larme coula sur sa joue au moment ou elle retombait dans ses pensée ténébreuse, ce qu'elle avait voulu éviter depuis son départ de chez elle. Comme ses nombreux élèves, elle se referma sur elle-même, comme une fleur, et ses yeux se voilèrent de tristesse.

Il avait une grande chance, simplement de s’être arraché de chez lui. Tant qu’il pouvait vivre librement, peu importait où il se trouvait. N’importe quel endroit aurait fait l’affaire, non ? Non… Pas vraiment. Rares étaient les établissements qui offraient un tel soutient à leurs occupants. Safety était unique. Et si cet aspect échappait à Orpheus dans un moment semblable, il réaliserait bien la chance qui lui avait sourit un jour ou l’autre. Où serait-il arrivé s’il avait prit la direction opposée pour fuir ? Sur le pavé, dans un bordel ? Il se serait sentit à son aise dans de tels endroits également. Mais il n’aurait jamais retrouvé l’espoir. Puisqu’il pouvait ressentir à nouveau ce sentiment si singulier qui lui avait échappé pendant de si longues années. Il avait retrouvé espoir. Et c’était avec espoir qu’il s’était offert à la vie, la laissant le guider.

Il avait flatté la directrice… Un second sourire serait venu ponctuer cet instant si le jeune homme en avait eu la force, ce qui n’était pas le cas. Il devrait réapprendre à sourire, comme un infirme réapprendrait à marcher. Pouvait-il y mettre des efforts, autant d’efforts que nécessaire ? Dieu seul le savait. Mais, pour être franc, il ne pensant pas trouver le courage de sourire à nouveau un jour.

Il resta silencieux, ne trouvant rien à répliquer à la tirade de son aînée. Que pourrait-il répondre, de toutes façons ? Il préféra laisser son regard vagabonder quelque part dans ce parc, où sur les nuages qui cachaient le soleil à intervalles composant une douce mélodie. Après un moment, il posa à nouveau ses yeux éteints sur la directrice, pour découvrir une larme qui sillonnait sa joue. Il s’approcha, sans prendre conscience de ses actes. Il leva la main, du bout des doigts, suivit doucement le tracé laissé par la larme avant de venir la cueillir, arrêtant sa course. Son regard fixait le vide, comme s’il pouvait traverser la femme et aller de perdre plus loin encore.

- Vous êtes comme moi alors… murmura-t-il, sans même le réaliser.

Admin Nombre de messages : 122 Date d'inscription : 14/04/2006

Sévérine ne ressentait plus rien. Elle était encore emprisonnée dans ce qui avait été son funeste passé. Elle revoyait sa mère, saoule, devant le téléviseur ou dans sa chambre entrain de dormir ou de batifoler avec son père ou un inconnu. Ele réentendais les cris de jouissance de son père ou de sa mère. Ele ressentait les blessures qui lui avaient été infligées. Elle voyait encore, le corps de son père contre le sien qui regardait avidement son crops de jeune femme nue, a sa merci. Sévérine sortit quelque peu de sa torpeur en sentant quelque chose sur sa joue. Queque chose de solide ... une main ... elle sursauta et regarda Orpheus avec le même regard apeuré et perdu que ce dernier lui avait jeter quelques instants plus tôt. Elle entendit aussi ses paroles murmurées, comme porté par le vent jusqu'a ses oreilles: « Vous êtes comme moi, alors ... ». La jeune femme ne saisit pas tout de suite les propos du garçon. Puis, sans réfléchir a sa réponse, elle dit:

- Oui ... sûrement ...

Elle ferma les yeux, ressentant encore le contact de la main d'Orpheus sur sa joue. Aucun homme ne l'avait touchée avec autant de douceur. Cela était nouveau pour elle. Elle qui n'était encore qu'une enfant, en fait.

Orpheus flottait à nouveau dans son monde, son petit cocon de douceur. Vide, vide de tout. Il n’y avait rien dans son monde parfait. Car tout pouvait lui causer une horrible souffrance. Tout pourrait, un jour ou l’autre, le tuer, l’achever. C’était pourquoi il ne désirait plus rien. Étant plus jeune, on lui avait appris à tout donner sans jamais recevoir. C’était ce qu’il avait fait. Il avait offert son corps à son père, son âme à sa mère. Il avait offert ce qu’il était à qui en voulait bien. La plus grande erreur de sa vie. Mais aujourd’hui, il pouvait affirmer avoir récupérer une partie de ce qui lui avait été enlevé. Il avait enfin pu ressentir la paix, paix avec soi-même, car le monde extérieur n’éveillait que de la terreur en lui. Cet état d’âme lui était accessible quand il se réfugiait dans son petit monde. Artificiel, certes, crée de toutes pièces par son imagination, certes. Mais il y était bien, que voulez-vous…

C’est dans un élancement de douceur qu’il avait essuyé l’amère larme qui roulait sur la joue de Mlle Saxton. Il ne savait pas pourquoi il avait agit ainsi, ne sachant même pas ce qu’il venait de se produire. Il avait juste bougé. C’était le résultat. Et la douceur avec laquelle il avait chassé la larme aurait fait fondre le plus glacé des cœurs. Enfin, presque… Puisque toute la douceur du monde n’aurait pu faire changer ses parents. Il ne savait maintenant, le savait aussi lorsqu’il était à leur merci.

Ce furent les paroles prononcées par la directrice qui l’arrachèrent de sa rêverie. Il reprit doucement conscience de l'endroit où il se trouvait. De ce qu’il faisait là. Il retira vivement sa main, détourna les yeux pour que Sévérine ne puisse pas y lire la nouvelle vague de frayeur qui les avaient envahit. Pourquoi avait-il touché ainsi la joue de la femme ? Il supportait à peine les contacts physiques. C’était déjà mieux qu’auparavant, me direz vous… Lorsque son esprit accepte de retrouver sa position originelle et cesse de vagabonder entre utopie et réalité, initier un contact est exclu des gestes qu’il peut réaliser.

Admin Nombre de messages : 122 Date d'inscription : 14/04/2006

Sévérine replongea elle aussi dans le petit espace que chacun se fait pour échapper au méandres de la vie. Si quelqu'un aurait passer devant eux, il aurait vu deux coquilles vide. Des yeux qui fixe le néant, des corps replié sur eux-même, des souvenirs douloureux flottant autours. Avec bien des efforts de sa volonté, Sévérine se sortit de son monde artificiel. Elle regarda autour d'elle comme si elle venait de se réveiller d'un long rêve. Elle regarda Orpheus et avec un sourire reconnaissant, elle lui murmura:

- Merci ...

Dans un élan de tendresse, La Directrice déposa un chaste baiser sur la joue du jeune homme. Puis, elle se leva et commenca a marcher en direction de l'Internat. Elle ne voulait pas importuner Orpheus. Elle savait par un peu d'expérience qu'ils avaient tous besoins de beaucoup de temps et de soutient. Comme elle ...

Ah, si ses parents avaient pu le voir aujourd’hui, jamais ils n’auraient reconnu la coquille vide qui leur servait de fils… Il était assit avec quelqu’un près de lui, pourtant il était calme, enfin, relativement. Il avait réussit à tenir une conversation. Et même si cette dernière avait une taille moindre, elle représentait déjà un grand pas dans la vie de Orpheus. Oui, il avait put parler avec une personne qu’il connaissait depuis quelques jours à peine sans être pris de panique, sans s’effondrer sous al pression. Cela le changeait grandement. Il en retirait un bien être immense. Tout s’était passé à merveille, presque à merveille. Hormis le fait qu’il avait agit sans réfléchir, il avait presque eut l’ait d’un homme normal qui prenait du bon temps en excellente compagnie.

Mais il avait fallu que la dame commette un geste irréparable. Un baiser. Tout simple. Sur sa joue. Un frôlement presque imperceptible. Rien de très alarmant, sauf pour Orpheus. Des baisers de la sorte, il en avait tant subit… Dans le cou, sur les joues, les lèvres, le torse. Tous de la part de son père, de l’homme qui avait généré toute sa souffrance en le créant.

Les images défilaient à une vitesse folle devant ses yeux. Il avait l’air si absent… L’air mort… Le regard fixé sur un point inexistant, il ne pouvait plus voir autre chose que le visage de son géniteur. Lui… Lui ! Il ne voulait pas le revoir ! Il ne voulait pas avoir à l’affronter à nouveau. Assez. Assez ! ASSEZ !

Pourquoi la directrice l’avait embrassé de la sorte ? Il n’avait pas voulu ça ! N’était-il pas maître de sa vie ? Alors pourquoi n’avait-il pas pu empêcher qu’une telle chose se produise ? Était-il si impuissant ?

- NON ! NON !!

Il avait hurlé, hurlé pour se débarrasser de ses démons. D’ici peu, il délirerait, à nouveau… Il croyait que tout ceci était terminé, que ça ne se reproduirait plus… Pas après si peu de temps dans l’Internat. Il ne voulait pas tout gâcher, pas maintenant. C’était trop tôt, trop rapide, tout allait trop vite pour lui.

Admin Nombre de messages : 122 Date d'inscription : 14/04/2006

Sévérine se retourne en entendant les cris d'Orpheus. Elle ressent comme un grand coup au coeur, comme lorsque vous attendez quelque chose avec impatiente ou que vous avez fait quelque chose de mal, mais que vous vous le cacher. Et c'est justement ce que la Directrice avait fait; quelque chose de mal. Elle revint d'un pas prudent vers le jeune homme et lui demanda, craintive:

- Orpheus ? Tout va bien ?

Sévérine a comme l'impression que la soudaine agitation de garçon est dû a cause d'elle. Et elle n,aimaitr pas sa. Son coeur cognais fort dans sa poitrine, les larmes lui venait subitement aux yeux, ses mains devinrent moite, ses joues devinrent roses. Elle s'approcha encore un peu, essayant de déchiffrer les yeux de son élève.

Cela lui était arrivé, quelques fois… Plonger dans le délire. Surtout quand il revenait de la salle blanche. Il revivait les scènes de son passé en tentant vainement d’en changer le cours, de se défendre, de réagir comme il aurait voulu le faire si la terreur ne l’avait pas paralysé. Ses parents s’amusaient bien en l’entendant gémir, les domestiques, eux, prirent plus de temps à s’y habituer. Certains d’entre eux prirent rapidement plaisir à écouter les rengaines lancinantes de l’enfant, les cris de détresse qu’il lançait sans obtenir de réponses autres que les rires venant de l’autre coté de la porte de sa chambre. Il y était souvent confiné. Il n’y pouvait rien, après tout, ses parents jouaient avec lui comme bon leur semblait. S’il recevait l’ordre de rester dans sa chambre, il y restait. Sans se plaindre. Enfin, pas consciemment.

Mais maintenant, tout était différent. Il n’était plus cloîtré dans sa chambre, en attendant de sentir son père se glisser à ses cotés, faire courir ses doigts sur son corps, le forcer à gémir malgré lui. Pourtant, il ne le réalisait pas. Pas encore. C’était tout ce qu’il pouvait voir en cet instant. Tout ce qu’il pouvait ressentir. C’était comme s’il y était. Tout semblait si réel !

La réalité, elle, était tout autre. Il s’était levé, avait quitté le banc pour faire un pas hésitant. Un pas encore, un autre. Il tremblement, faible, pour l’instant. Un instant d’immobilité, puis un violent frisson. Il se figea, incapable de réagir autrement. Que pouvait-il voir, derrière ses paupières closes ? Vous ne voulez pas savoir, croyez-moi…

Même s’il n’en donnait pas l’impression, il avait entendu les paroles de la directrice. Il avait voulu bougre, relever la tête mais la force lui manquait. Ce qu’il revivait, ces images qui le détruisaient chaque fois un peu plus l’empêchaient de résonner.

- Non...non… Pas… bien… Non… À... l'aide... Non... murmurait-il, suivant un rythme saccadé.

Il avait peur, peur que tout ne s’écroule, peur que l’Internat ne soit pas réel, peur que cette femme, Sévérine, la femme qui lui avait tendit une main aidante n’existe pas. Il avait cru pouvoir reprendre sa vie en main. Il y croyait encore, même s’il ne pouvait clairement l’avouer. Mais il avait peur de croire en un songe, en une chimère qui disparaîtrait dès son réveil. Il voulait trouver quelqu’un qui pourrait l’aider. Sévérine était-elle cette personne ? Il ne savait pas ou ne voulait pas savoir. Il souhaitait seulement trouver celui ou celle qui l’entraînerait loin de l’enfer de son âme. Cette personne devrait faire preuve d’une patience repoussant les limites de l’extrême. Orpheus n’était pas un cas débordant de simplicité, n’est ce pas ? Mais si cette personne existait réellement, elle aurait cette patience, et plus encore.

Elle existait. Elle devait exister. Elle devait exister…

Admin Nombre de messages : 122 Date d'inscription : 14/04/2006

SÉvérine se figa. Son coeur ne cessait d'acééléré son rythme et il tambourinait dans sa tête maintenant. Elle aimerait beaucoup aidé Orpheus, elle en avait terriblement envie. Comme si c'était un besoins vital pour elle, comme manger et boire. Elle aurait voulu le prendre dans ses bras, le réconforter, le rassurer, lui dire qu'il était maintenant en sécuriter. Comme une mère qui rassure tendrement un enfant terroriser. Mais la Directrice ne savait pas entièrement le passer douloureux du jeune homme en face d'elle. Et elle avait appris qu'il fallait faire extrêmement attention, et surtout, éviter de les toucher trop souvent. Comme un animal dangeureux qui vous morderait si vous vous approcherez de trop près. Mlle Saxton s'avanca encore de quelques pas et essaya de faire revenir a la réalité Orpehus qui semblait perdu dans son passé, encore une fois.

- Orpheus, c'est Sévérine. Regardez-moi. Vous êtes en sécurité a l'Internat. Vous n'êtes plus la-bas... Orpheus, vous m'entendez ?

Sévérine hésitait encore a toucher Orpheus. Elle ne voulait surtout pas le brusquer. Elle ne voulait pas le faire sombrer encore plus dans son délire noir. Elle voulait absolument l'aider. Et elle savait qu'il faudrait être patiente. Mais elle e sentait prête. Peut-être qu'en aidant Orpheus, elle pourrait s'aider en même temps ? Sévérine l'espèrait. Parce que, pour elle, personne n'était venu ...

Sévérine… La seule chose qui le rattachait au présent, à la réalité. Ses paroles… Il les avait entendus, couvrant la voix des cauchemars qui résonnait sans son esprit, lui déchirait les tempes en une mélodie incessante à laquelle il ne pouvait s’arracher.

Prisonnier. Voilà ce qu’il était. Prisonnier de cette chambre blanche qu’il avait vu si souvent. Prisonnier de l’étreinte de son père contre son ventre. Prisonnier de son passé. Il voulait s’échapper de cette cellule de fer et de pierre que constituaient ses mémoires. La grande évasion ! Un premier pas avait été fait. L’internat. Mais cela ne suffisait pas. Quelqu’un devait venir à sa rencontre. Faire preuve de toute l’attention dont il avait besoin, pour combler le vide ne lui. Quelqu’un comme lui, qui saurait comment réagir. Sévérine… Il espérait que cette femme conviendrait à la tâche. Il appréciait sa compagnie… Étrange, n’est ce pas ? Il supportait à peine son contact. Il souffrait par sa faute. Mais il voulait rester après d’elle. « Vous n'êtes plus là-bas... » Il avait besoin d’entendre ces mots. Encore et encore. Pour qu’un jour, il puisse y croire.

Il ouvrit les yeux, faiblement, fut frappé par la blancheur de l’endroit où il se trouvait. La salle blanche ? À nouveau ? Non… Il avait froid. Et il ne souffrait pas, enfin, pas physiquement. De la neige alors ? Il était à l’extérieur ? Le parc ! Il releva la tête, son regard rencontra celui, apeuré, de la directrice. Il savait où il se trouvait, maintenant. C’était un progrès. Il savait ce qu’il y faisait, ce qu’il y avait fait. Mieux, mieux…

Il esquissa un mouvement en direction de la femme, tendit la main vers elle. Il voulait la toucher, affronter son contact. Il avança. Un pas, deux pas. Il perdit l’équilibre, s’élança vers l’avant, pour s’accrocher au bras de la directrice. Ses doigts se refermèrent sur les tissus de son tailleur, le serra convulsivement pendant quelques instants. Puis il s’effondra, échappa sa prise, s’étendit dans la nouvelle neige qui absorba le choc de sa chute avec lassitude. Le froid mordant sa peau, comme le métal le faisait peut de temps auparavant.

- Sax…ton…

Il ferma les yeux, se laissant glisser mollement dans les ténèbres, acceptant de capituler, pour le moment.

Admin Nombre de messages : 122 Date d'inscription : 14/04/2006

En voyant Orpheus s'avancé en titubant vers elle, Sévérine voulut s'approcher a son tour. Offrir son soutient a ce jeune homme qui avait besoins d'elle qui en retour, en avait besoins aussi. Elle le sentit défaillir avant même qu'il ne tombe sur le sol froid et recouvert de niege. Elle le sentit s'accrocher a elle, plein d'espoirs et de volonté. Les larmes lui vinrent aux yeux, elle ne savait pas trop pour quelle raison. Quand il s'écroula dans la niege, Sévérine l'entendit murmuer son nom. Elle s,accroupie près de lui et mis sa tête sur ses genoux. Elle lui caressa les cheveux, du bout des doigts, ainsi que son visage.

- Je vais t'aider Oprheus .... je te le jure ...

Sévérine ferma les yeux et comme pour sceller sa promesse, une de ses larmes glissa le long de sa joue et tomba doucement sur celle de Orpheus.Après quelques instants, Sévérine se releva et entreprit de ramener Orpheus a l'intérieur de l'Internat pour ne pas qu'il attrappe froid. Vu le sans qu'il avait perdue en quantitée énorme, le jeune adolescent n'était pas bien lourd. Mais pour ne pas le blesser, la gentille directrice fit très attention sur le chemin du retour. Comme un ange gardien qui surveille son protégé.

suite: dortoir des gars -- chambre #6 Orpheus Von luneburg

Il avait froid, si froid… Cette sensation… La mort, était-elle si près de lui ? Encore ? Jamais n’avait-il ressentit un tel froid… Comme si son sang fut figé, obstruant ses veines, empêchant la vie de circuler librement en lui. Était-il mort ? De sa pâleur, on pouvait aisément le confondre avec un cadavre. Un être cher qu’avait perdue cette femme, penchée sur lui ? La ressemblance était troublante. Seul les paroles de la dame confirmaient le fait que le jeune homme était toujours vivant ; « Je vais t’aider Orpheus… ».

Rêvait-il ? On allait l’aider ? Quelqu’un tenait-il à lui au point de s’épuiser à l’aider ?… Il en doutait, mais ces seules paroles constituaient un lien entre lui et ce qui se trouvait être la réalité, si réalité il y avait. Il voulait y croire. Même si son âme doutait, son cœur croyait. Pour une fois, il tenterait de mettre sa raison de coté et de suivre l’espoir, le seul espoir qui lui restait.

Quelque chose vint momentanément réchauffer sa joue… Des larmes ? Les siennes, probablement… Même évanoui, il trouvait encore la force d’afficher sa souffrance. Voilà une des choses qu’il savait faire le mieux.

Un corps vint se lover contre lui, dissipant quelque peu le froid de la neige et de l’ambiance glacée qui régnait autour de lui. Mlle Saxton ? C’était elle, il en était persuadé. Même s’il ne pouvait plus voir, il conservait la capacité de sentir ce qui l’entourait. Ce qu’il percevait de Sévérine ? De la sincérité, une tendresse qu’il aurait put qualifier de maternel s’il savait ce que ce mot signifiait. Il se sentait si bien, si…détendu. Il avait sommeil, mais dormait déjà. Il sentit son corps quitter le sol avec lenteur. Ses membres refusaient de bouger, et pendaient doucement dans le vide, sa balançant au rythme des pas de la directrice.

On l’emmenait ailleurs, au chaud, il l’espérait.

Suite ~~> In my room ^^