Chambre #6 : Orpheus Von Luneburg

Il dormit, pendant un petit moment, enfouis dans l’absence de songes qu’il appréciait tant. Sans peine, sans rancœur… Enfin, il pouvait se détendre. Et cela se voyait, juste à son expression. Hormis l’absence de sourire caractéristique, il avait l’air d’apprécier ce qu’il voyait, sous ses paupières closes. Rien. Il n’apercevait rien, et il en retirait le plus grand bénéfice. Il pouvait enfin faire le point, prendre de critiques décisions. Ce jour, aussi pénible eut-il été, lui avait apporté maintes réponses. Il n’avait pas droit à l’Internat, ne méritait pas une telle protection. Sa vie deviendrait impossible s’il restait ici, la sienne, certes, mais également celle des autres. Les résidents de l’Internat n’avaient rien fait pour mériter le courroux de l’être incompris qu’était Orpheus. S’il restait, il exposerait injustement ses rencontres à certains risques qu’il ne gérait pas. Si quelque chose arrivait à Safety, il ne pourrait se le pardonner.

Son répit éphémère tirait doucement à sa fin… Combien de temps avait-il sommeillé ? Il ne pouvait le dire… La notion du temps lui avait échappé depuis son escapade enneigée. Il remua un bras, pour s’assurer qu’il était toujours en vie, réflexe qu’il avait lors de son enfance, après avoir servit de distraction à ses géniteurs. Il ouvrit un œil puis se redressa en position assise, repoussant les couvertures jetées sur lui avec une lenteur post-repos qu’il ne se connaissait pas. Cette fois, on pouvait percevoir une minime lueur se consumer derrière son iris décoloré. Il s’était décidé.

Il s’agenouilla sur les rebords de son lit, approcha la main du visage de Sévérine, effleurant avec douceur sa peau, sans toutefois réussit à assumer un contact plus en profondeur. Il était étrangement calme, ne ressemblait en rien à ce qu’il avait offert à la directrice, un temps indéfini plus tôt.

- Je n’aurais jamais du venir ici… avança-t-il d’une voix douce, maître de ses émotions, ce qui supposait plus fermement le fait qu'il ne soit plus Orpheus lui-même. Je vous ai causé du tort. Vous m’avez aimé, et j’en suis désolé… Je n’ai aucunement le droit de vous emmener avec moi. Je sais que, si je reste ici, je causerais de la souffrance à tous ceux qui voudront m’approcher… Je ne veux pas ce cela. Je devrai partir… Bientôt…

Il se tut, ne trouvant rien à ajouter et pouvant à peine contenir les tressaillements de sa voix. Il n’avait jamais souhaité en arriver là, mais il ferait mieux de quitter cet endroit. Ça serait mieux pour tous les pensionnaires.

Sévérine était si profondément enfoncée dans son puit sans fond, son brouillard noir, quel sentit l'effleurement de la main d'orpheus comme une simple brise. Mais quand il parla, ce fut comme un grand choc. Elle retourna dans la réalité et releva sa tête pour voir le jeune homme assis devant elle, les yeux brillant de détermination. Les yeux ambré de la directrice exprimait une incompréhension totale et de la peur. Sévérine resta immobile et parvnit a dire, controlant très mal le timbre de sa voix.

- Si tu pars ... où iras-tu ? Pour retourner... la bas ?! Jamais... je ne te laisserai partir ! Safety est fait ... pour accueillir des jeunes ... en difficulté ... qui n'ont aucun espoirs ... qui pense qu'ils sont ... indigne de la vie ... Safety est la pour ...

Sévérine ne fini pas sa phrase. Elle s'étrangla a travers ses larmes et elle dit tout bas, dans un rauque, un murmure, un souffle:

- Sil te plait, reste ... j'ai besoins ... d'aide moi aussi ... je t'en prie ...

Dire ces mots lui firent mal au coeur. Elle avait puisez gros dans ses réserve d'énergie. Elle se sentait tellement vulnérable .. comme acculé au pied d'un mur sans porte de sortie, sans lumière. Elle se sentait stupide aussi. D'avoir ainsi a supplier n'était pas vraiment ce qu'elle aimait faire, mais a l'idée de perdre Orpheus, elle avait littéralement paniquer. Elle ne voulait pas le perdre ... non ... elle ne voulait pas être seule a nouveau ...

Orpheus semblait être un autre. Une autre âme, différente de l’usuelle, de celle qu’il montrait normalement, de celle qu’il pouvait se permettre d’exposer à la réalité. Un ange. Ou presque. Doucement, faiblement, il avait exposé son raisonnement à Sévérine, s’attendant à ce que tous diraient. Il aurait l’approbation de la directrice pour quitter l’endroit si le cœur lui en disait, s’il pensait ressentir de moindres souffrances en allant, seul, au dehors de l’Internat. Et ce plan lui convenait, en quelque sorte… Il pourrait apprendre à contrôler ses crises. Son besoin de survivre, les efforts qu’il devrait faire en retournant à la rue pour s’assurer une vie passable se chargeraient de l’abriter de ses ombrageux souvenirs, jusqu’au jour où il vivrait sans eux. Quitte à tout oublier, toute son enfance. Il était prêt, prêt à tout. Paré à toutes éventualités. Mais il avait fallu que la femme réplique négativement, vienne détruire ce qu’il avait construit des cendres de son esprit. Elle ne voulait pas qu’il parte. Pourquoi ? Il devait partir !

Il voulut répliquer, les mots qu’elle prononçait sonnaient faux, désaccordée, comme une chanson sans mélodie. Retourner là bas ? Il interrompit sa caresse sur la joue de la directrice. Quelle ignorante faisait-elle ! S’il ne remettait ne serais-ce qu’il pied dans cette maison, il se ferait tuer. Pour trahison, officiellement, mais pour avoir priver ses parents de leur jouet préféré pendant quelques semaines officieusement. Il ne le savait que trop bien… Mais, après réflexion… Peut-être étais-ce la meilleure solution… La mort se présentait toujours comme une délivrance. Si tout s’achevait…il serait si bien, si bien !

Inconsciemment, ses doigts reprirent leur ballet, leurs arabesques sur la peau de la directrice. Ce qu’elle venait de lui avouer… AH ! Un autre trait qu’il ne pouvait comprendre ! Il ne dépendait pas d’elle, pourquoi fallait-elle qu’elle dépende de lui ? Il ne voulait pas ! Il ne pouvait aider les autres ! Comment un martyr peut-il en sauver un second ? Il ne comprenait pas, ne comprenais rien ! Toujours rien…

La lueur de ses yeux se tarit doucement… Espoirs détruits. Détermination réduite en cendres. Décisions parties en fumée. Voilà ce qui lui restait. Et le vide à nouveau… L’absence de clarté fut tout ce qu’il put ressentir pendant un moment interminable…

- Pourquoi… Q’ais-je à vous offrir ? Souffrance ? Malaise ? Tristesse ? C’est ce que vous voulez ? Vous voulez ressentir cette envie de mourir ? Je peux vous l’offrir… Si je reste ici. Essayez de comprendre ! Est-ce trop demandé ?! Voilà sa voix qui faiblissait à nouveau, à vue d’œil… Il aurait tant voulu se ressaisir, retrouver l’assurance perdue ! Pourquoi se sentait-il toujours aussi démuni devant cette femme ? Il détestait ça ! IL NE LE SUPPORTAIT PAS ! Pourquoi… Je ne peux pas vous aider… Je ne vois pas comment !

La tristesse et la panique disparurent. Remplacé par la colère. Il ne voulait rien savoir, soit ! Il voulait mourir, sans rien tenté ? Soit ! Il ne voulait pas l'aimer, encore tant pis ! Qu'il s'en aille s'il le veut ! Elle n'en avait rien a faire ! Lui, comme tant d'autre, ne pouvait l'aider. Pourquoi s'être faite des idées ? Elle le savait bien, rien ni personne ne pourrait la faire sortir de son brouillard noir. Elle y resterait pour le restant de ses jours. Sans repère, sans lumière, sans rien. Seule, a jamais. Avec des larmes coulant toujours sur ses joues, qui démentaient quelques peu ses paroles, elle dit d'un ton hargneux et plein de rage:

- Alors partez ! si vous ne voulez pas vivre, avoir une nouvelle chance de repartir a zéro, si vous voulez me laissez tomber, si vous vuolez vous débrouillez seul, alors partez !!! Je vous ai offert une chance, un opportunité, vous ne vous la voulez pas, alors PARTEZ !

Elle fixa Orpheus pendant un long moment, ses yeux exprimant sa colère, son désespoir et sa solitude. Puis, épuiser, vidé, écraser, elle s'écroula, en pleur. Pourquoi fallait-il que tout sa lui arrive ? Pourquoi avait-elle fait partir celui qu'elle voulait le plus a ses cotés. Pourquoi fallait-il que sa vie reste dans ce brouillard permanant ? Pourquoi fallait-il qu'elle soit comme cela ??!!

Il avait du patienter… Quelques jours, mais le temps appartit avait suffit. Il avait entendu, de la bouche de la directrice de l’établissement, ce qu’il avait voulu entendre, ce qu’il n’avait jamais souhaité entendre. On le laissait partir… Certes, sans encouragements, sans approbation réelle, plutôt avec une rage immense, la rage du désespéré supposait-il. Il s’y attendait. Il n’avait fait face qu’a un petit contre temps… Une fois de plus, il faisait fit de ses sentiments, mais il apprendrait rapidement à y résister. La raison, ou ce qu’il lui en restait, emportait toujours sur les émotions… Elle le devait.

Suivant cette optique, il se leva. Sa main quitta la joue de Sévérine pour lui servir d’appuis, se redressa sur ses jambes chancelantes, fit un pas pour assurer sa prise, qui avait l’air d’être des plus faibles… Peu importait. Il pouvait se déplacer, alors il s’exécuterait. Ce fut ce moment que la directrice choisit pour s’effondrer sur le sol, en pleurs. Même s’il en avait une folle envie, Orpheus ne pouvait la laisser ainsi. Il avait peur, peur de perdre la motivation qui le poussait à choisir un chemin autre que celui de cette femme. Peu importait. Rien n’importait maintenant.

- Rassurez-vous… lui souffla-t-il en s’agenouillant devant elle. Il fit clore son cœur. Pas question de se faire prendre au dépourvu cette fois encore… Tout s’achèvera bientôt… Vous ne souffrirez plus par ma faute. Pardonnez-moi… Encore…

Il se releva, sans un contact, sans une parole de réconfort. Sévérine pourrait reprendre le cours usuel de sa vie, s’il n’était pas près d’elle. Elle se sentirait mieux ! Avec patience, tout peut se produire. Il fit un pas, un autre vers la porte, glissant sur l’air comme le spectre qu’il était. Il posa sa main sur la poignée, son froid mordit dans sa main avec avidité, mais il n’y porta pas une grande attention. Il la tourne, un déclic retentissant dans le silence de la pièce se fit entendre. Les mains à plat sur le bois, il le poussa, écartant un des ultimes obstacles érigés entre son cœur et son raisonnement. Dans un froissement te tissu, il se glissa à l’extérieur.


[Suite --> ce soir ! ^_- Puis que je n’ai pas trop le temps d’écrire une autre réponse maintenant…]

[ je te répond a 8:40 ! lol et de l'école en plus ! Et tu es toujours aussi cruelle T_T !!! J'espère au moins qu'il va revenir le petit Orpheus ... ]


Sévérine continua de pleurer et n,entendit qu'a peine les paroles du jeune homme. Mais elle le sentit partir, oh sa oui. Tout son corps était tendu vers lui. Tous ses sens étaient concentrés sur lui. Alors, dans un dernier espoirs, une dernière tentative, s'il n'était pas déja parti, elle dit:

- S'est parce que vous partez que vous me faite souffir, Orpheus ... je vous attendrai toujours ...

Un voile noir se forma devant les yeux dorés de la directrice. Elle n'avait plus la force de combattre. Elle regarda la silouhette frêle du garçon s'en aller par la porte de la chambre. Une dernière larmes coula sur son visage fin et dans un denrier souffle, elle murmura:

- Toujours ...

Et inconsciante, elle tomba sur le sol.

Sévérine ne se réveilla que plusieurs heures plus tard, a la nuit tombée. Son corps tait tout endolori par le foird et la dureté du sol de la chambre. Ses yeux était rouge et bouffis par les larmes versées. Elle se sentait abandonnée, démunie et rejetée. Le coeur en morceau et ses espoirs vint, elle se leva et sortit a taton de la pièce.